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Racines
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17 octobre 2009

Ce samedi à Monoprix.

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Photo tirée de l'éprouvette d'octobre. Tu comprends pas ? Clique .

Monoprix, samedi.

Affluence acceptable. Beaucoup d'ados. Un énergique troupeau de grues. Un bruyant troupeau de coqs. Beaucoup de vieux aussi. Juste là parce que samedi. Du monde. Et puis quelques gens qui sont là pour faire leurs courses de la semaine. Pas le temps le reste du temps. Au bureau, au travail, en déplacement. Trop fatigué quand on rentre. Et puis Monoprix fermé.

L'alarme d'un coup. Quelques uns lâchent les paniers. Mains sur les oreilles. Les autres font comme si de rien. On ne sait pas trop. On hésite. Moitié de mouvement vers la sortie. Moitié inertie. Quelques rires. Vague de je m'en foutisme, et quelques regards d'angoisse. Le bruit s'arrête.

Ceci est une procédure d'évacuation dit une voix. Numérique. Dirigez vous vers la sortie la plus proche. L'alarme va retentir.

Et l'alarme retentit à nouveau. Dans le doute mouvement vers les caisses. On planque le panier comme un peu. On le reprendra après. Un vigile immense au milieu. Fausse alerte beugle t'il. Mais le bruit continue de plus en plus fort.

On se redirige vers les rayons. Mais vides de gens maintenant. Ça fait hésiter des rayons déserts. Les autres seraient-ils sortis finalement ? Peut-être que, quand même. Mais non. Les troupeaux derrière regagnent les alignements de conserves.

Et moi, je suis tétanisée. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que, si ça avait été vrai, on serait tous morts, là, à Monoprix ce samedi.  Moi dans le rayon de la bidoche, avec une côte de porc dans la main. D'autres choisissant un débouche chiotte, des serviettes périodiques ou un caleçon. Morts comme ça,  parce qu'on a pas pris au sérieux l'alerte, parce que non, franchement, des choses comme ça, ça n'arrive jamais. Ou très loin, pas ici, pas nous. Et puis ça serait passé aux infos. La famille effondrée là-bas, de l'autre côté du téléviseur, des petits bouts de gens, mélangés aux petits bouts de bœuf ou de poulet ou de dinde, un truc dégueulasse à faire peur aux gamins.

Voilà y'a tout ça qui m'est passé par la tête en une miette de seconde dès que l'alarme a cessé de brailler. Et j'étais figée. Et les gens me bousculaient. Les courses à terminer maintenant, et le surgelé qui commence déjà à dégouliner. Allez allez.

Ce samedi à Monoprix, j'ai eu peur.

L'histoire est vraie et d'aujourd'hui. Chaude d'il y a 2h.
Pour le reste c'est un petit hommage à Emmanuel Darley.
Et sa superbe pièce "Le mardi à Monoprix".

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Commentaires
A
Comments: J'ai peur...<br /> <br /> <br /> <br /> M?�me pas en r?�ve :-SS<br /> <br /> Philou @ 2009-10-17 18:11:56<br /> <br /> waw<br /> <br /> pierre @ 2009-10-18 00:05:55<br /> <br /> Tr?�s "belle" ambiance, effrayante, angoissante...<br /> <br /> Nicolas @ 2009-10-18 14:50:06
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A
WB : que veux-tu, c'est mon côté poète.
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W
Mourir avec une côte de porc dans la main dans un Monoprix. Voilà un bon début pour un scénario original.
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A
Stéphanie : les vieux dans les grandes villes développent des méthodes de survie incroyable... Rien que pour ça, je n'aime pas faire le marché : je n'aime pas à avoir à jouer des coudes avec personnes âgées pour qui c'est la sortie de la semaine.
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S
J'ai vécu un panne d'électricité dans un immense Carrefour, un jour...irréel...les gens en profitait pour se barrer avec leurs achats (plus d'alarme, vigils débordés)...ils ne se posaient même pas la question : mais pourquoi y'a une panne !?<br /> Peur au Monop, ça ferait un bon titre de bouquin, ça !<br /> (Perso, et pour la deuxième fois de ma vie, j'ai bouffé le nez d'une vieille hier qui m'engueulait parce que je n'allais pas assez vite pour retirer des sous dans la galerie du Leclerc!!...Nan, mais si tu peux le faire plus vite que la machine, ouvre ton porte-monnaie !!)
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