Chronique livre : La lionne blanche
d'Henning Mankell.
OUARRRRRRRR. Clique si t'as peur de rien.
Bon ok, dans le polar bien ficelé, il n'y a pas que Connelly. Bien obligée de constater que la Lionne Blanche est un excellent polar, et un excellent bouquin tout court.
En Suède, visiblement, il ne se passe pas grand chose. Quand une honorable mère de famille disparaît, dans une petite ville du Sud de la Suède, Wallander sent bien qu'il n'y a rien de normal là-dessous et son flair ne le trompe pas. Mais avant de la retrouver morte dans un puits, il découvre un bout de doigt enterré dans une propriété abandonnée. Le doigt est noir, ce qui apparemment est assez exotique en Scandinavie.
Mankell a un sens de la construction tout à fait remarquable, mêlant un récit sud-africain et plusieurs récits suédois très intelligemment. On fait des aller-retours géographiques et temporels permanents, et c'est brillant, le livre devient ample enmêlant ainsi petite et grande histoires. La partie sud-africaine est vraiment passionnante parce qu'on apprend finalement beaucoup sur le pays l'air de rien. Mankell traite également très bien ses personnages, ils ont une vraie consistance, pas seulement les personnages de premier plan (Wallander flic banal, qui pète les plombs dans cette enquête trop grande pour lui, l'énigmatique tueur Sud-africain qui bouleverse le fonctionnement de pensée occidental, l'immonde formateur Russe), mais également les personnages plus secondaires et que j'imagine récurrents (son père qui peint toujours la même chose, ou sa fille visiblement assez marginale).
Le tout a une vraie profondeur derrière l'aspect polar, une certaine sincérité, une écriture par moment assez léchée, en tout cas assez au dessus du tout venant du roman noir. Bref, une belle entrée en matière qui donne envie de lire la série des Wallander. Et dans l'ordre de préférence.