Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Racines
28 août 2011

Chronique livre : L'ampleur du saccage

de Kaoutar Harchi.

LampleurdusaccagePas spécialement convaincue par ce très court roman dont l’intention première m’avait pourtant séduite. Kaoutar Harchi, au travers du destin de quatre hommes vivant en France mais ayant tous des origines algériennes, tente de raconter à quel point la répression sexuelle (d’origine sociale, économique, religieuse) exercée sur les hommes en Algérie provoque frustration, désirs exacerbés jusqu’à l’inceste, et en conséquence des déferlements de violence, comme une malédiction ancestrale se transmettant de génération en génération. L’idée est belle et courageuse. L’auteur a également un certain sens de la plume, malheureusement inégal, la faisant parfois plonger dans le cliché.

Après un début plutôt intéressant, complexe et mystérieux, l'intérêt retombe cependant assez vite. La construction, alternant les récits des quatre personnages et d’un narrateur omniscient, ne m’a pas convaincu. Mais surtout, le livre est bourré d’incohérences, de raccourcis abusifs et d’ellipses mal maîtrisées. Probablement la faute à cette forme très courte qu’habituellement j’adore, mais qui là, pour le coup, est vraiment trop ramassée. On a souvent l’impression d’assister à un film durant le tournage duquel la scripte se serait absentée et dont le monteur aurait perdu tous les raccords et plans de coupe.

Le résultat c’est un roman assez décousu, dont les fondations ne semblent pas suffisamment stables pour pouvoir supporter le poids de ce récit chargé de sens. Dommage, le sujet reste intéressant, et l’écriture probablement en devenir.

Vers le sommaire

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Marie, vous défendez merveilleusement bien ce livre ! Heureuse de lire votre point de vue. Effectivement le personnage de Nour est un beau personnage de femme. Je le redis, le livre est intéressant et courageux. Bien que j'adooooore les formes originales, et les constructions qui ne se laissent pas facilement appréhender (Enard, Malone, Claro, Butor par exemple...), celle-ci m'a laissé perplexe, mais visiblement pas vous, et c'est très bien. Personnellement, je n'ai pas vraiment été touchée pour toutes les raisons que j'ai cités dans mon texte, mais ça n'est fort heureusement que mon opinion. J'espère pour vous que cette jeune femme (j'ignorais qu'elle était si jeune, et ça explique sans doute mon ressenti) vous répondra. Merci pour cet échange.
Répondre
M
Je suis désolée, je ne voulais pas etre virulente avec vous mais il y a longtemps qu'un livre ne m'avait pas offert la possibilité de sortir de moi même et cette jeune femme de 23 ans, j'en ai le double et demi, a réussi cet exploit. Je comprends que le livre présente une structure un peu particulière ma fille m'a tout de suite elle aussi fait cette remarque mais il y a une atmosphère et le livre est court et je le regrette car j'aurais aimé en savoir plus mais L'Ampleur du saccage m'a touché car c'est une fulgurance quelque chose que j'ai trouvé rapide, peut-être trop mais qui m'a marqué et j'y ai souvent repensé en me disant que c'était quand même une sacrée histoire. Je ne suis jamais allée en Algérie et je crois qu'avec ce livre je n'irai jamais dans ce pays mais le personnage de Nour, si absente et si partout à la fois m'a beaucoup touché dans mon identité de femme et je crois que quoi qu'il en soit il faut lire ce livre. L'auteure est jeune, elle écrira encore beaucoup de choses mais je suis convaincue que ce roman-là mérite d'être fouillée. Le lire au premier degré est une erreur. C'est en le relisant que j'ai compris qu'il fallait accepter d'avoir sous les yeux un monde qui n'est pas le nôtre, qui n'est peut-être celui de personne et pour moi, elle est là la véritable invention. Dans la capacité à inventer de nouveaux codes sociaux, de retravailler les rapports hommes femmes, de créer de nouvelles normes, des fantasmes effrayants. Et elle a 23 ans, je le répète !!! J'ai écrit à cette jeune femme, j'espère vraiment qu'elle me répondra car elle m'intrigue beaucoup.
Répondre
A
Marie : chère Marie, merci "de me suivre", voilà qui me touche beaucoup, j'espère que vous continuerez et que vous me laisserez à nouveau des petits mots même pour me dire que je n'ai rien compris ! Effectivement je suis probablement passée à côté de ce roman, dont cependant, je ne dis pas trop trop de mal. Dites moi ce qui vous a plu dans ce roman, expliquez moi, je n'attends que ça ! A mon tour de vous trouver bien injuste à mon égard, il est vrai que je n'ai vraiment pas aimé Ce que j'appelle oubli, mais par contre Des hommes est totalement virtuose, et je reste une très grande lectrice de Laurent Mauvignier. Je lui reproche juste un peu de sur-abuser de sa virtuosité pour forcer l'émotion, alors que c'est inutile, il n'en a pas besoin. En espérant vous relire, vous êtes la bienvenue.
Répondre
M
Pour moi, personnellement, vous n'avez pas compris grand chose à ce roman ! J'ai découvert son auteure alors qu'elle présentait son premier roman dans une librairie de Dijon. Et son deuxième roman, L'Ampleur m'a beaucoup touché. Il faut prendre ce texte comme une expérience. Je vous trouve bien injuste mais comme vous semblez ne pas avoir apprécié des hommes et ce que j'appelle oubli, au fond, je vous suis depuis quelques temps et de votre part déjà plus rien ne m'étonne
Répondre
Racines
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 304 374
Publicité