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Racines
23 mai 2010

Chronique livre : Mes prix littéraires

de Thomas Bernhard. 

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Si toi aussi tu accroches tes prix aux murs, clique.
Sinon, clique quand même. 

Joyeuse petite entracte entre les deux tomes de Guerre et Paix. Enfin si tant est qu'un texte de Bernhard puisse être joyeux. Disons qu'il est méchamment distrayant, méchamment dans le sens premier du terme. Ecrit probablement 8 ou 9 ans avant sa mort en 1989, Mes Prix littéraires racontent en quelques épisodes des anecdotes relatives à certaines des récompenses reçues par Bernhard, regroupées essentiellement dans son début de carrière.

Volontairement provocateur, agaçant, parfois de mauvaise foi, parfois d'une lucidité percutante, l'écrivain s'ingénie à surtout ne trouver aucun mérite à ces prix, à l'exception de l'argent qu'il en tire, et dont il a le plus grand besoin. Se moquant quasiment de tout et de tous, y compris de lui même, Bernhard déploie toute l'étendue de sa provocation et de son désespoir face à la vie. Car dans les discours qu'il prononce lors de la remise des prix, discours écrits à la va vite si on peut croire ce qu'il nous dit, on distingue, au delà de la provocation forcenée ("Nous sommes autrichiens, nous sommes apathiques; nous sommes la vie en tant que désintérêt généralisé pour la vie, nous sommes, dans le processus de la nature, la mégalomanie pour toute perspective d'avenir." dit-il lors de la remise du prix d'Etat autrichien...), une blessure colossale, la blessure d'un homme qui a vu et v écu trop de choses pour pouvoir rester neutre face à l'absurdité, l'hypocrisie et à la cruauté du monde, et qui est incapable de faire semblant. Le livre prend une tournure assez personnelle et émouvante, contrastant avec les propos et l'attitude de Bernhard. Le livre fait également une belle introduction au style de Bernhard, obsessionnel, circulaire, incisif, sans pour autant être aussi sombre et exigeant que dans Béton par exemple.

Sans doute pas les plus grands textes de Bernhard, mais une sortie posthume pas putassière et pas inutile, une belle brique de plus dans l'oeuvre d'un des plus grands auteurs de littérature germanique.

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Commentaires
A
Comments:<br /> <br /> <br /> <br /> Moi qui suis contre la chasse, j'applaudis ou pas ? Je garde le c?�t?� graphique...mural.<br /> <br /> ss @ 2010-05-24 20:38:28<br /> <br /> Nice! We like your perspective, makes the head look so proud and "overlooking" it all. Black and white works great here!<br /> <br /> Framed and Shot @ 2010-05-26 02:07:59<br /> <br /> massacre de cerfs, aucune esth?�tique seulement de la barbarie affich?�e<br /> <br /> --> Je suis bien d'accord !<br /> <br /> Lasiate @ 2010-05-27 12:12:32<br /> <br /> Love the tones, cool image.<br /> <br /> Ashish Sidapara @ 2010-05-27 16:24:21<br /> <br /> We suppose this guy "win", at least he kept his head..<br /> <br /> Framed And Shot @ 2010-05-29 05:00:46<br /> <br /> Congratulations for your actuation in S** I** S** 2010.! You are amazing girl.!!!<br /> <br /> --> you're wrong, i'm not the girl. Keep searching.<br /> <br /> Andr?� @ 2010-05-31 18:01:33
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A
Lasiate : ahhh effectivement, le légèreté méditerranéenne manque cruellement à Bernhard, pas de doute là dessus. Essaie ce texte, il est vraiment très abordable en terme de style, et finalement assez drôle. Moi je trouve ça très très loin de l'Art viennois justement ! Je note Albert Cossery, je regarderai ça. Merci !
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L
Je n'ai pas lu celui-ci mais j'ai désespérément délire un de ses romans car j'ai une amie qui est une admiratrice forcenée de cet auteur. j'ai du m'arrêter à la 15ème page sans un point depuis le début en une phrase aussi interminable qu'un jour gris et triste. Tant d'aigreur, de détestation, de déréliction m'ont accablé d'ennui dans mes tentatives d'effeuillage du texte au hasard.<br /> Dans le genre refus et mépris de la société j'aime beaucoup Albert Cossery dans sa luminosité méditerranéenne, dans sa légèreté, dans son ironie sans acrimonie. Bref Bernhard , je le trouve aussi lourd que la pâtisserie et l'art viennois.
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A
Professeur Stump : donc vous avez cliqué n'est ce pas ? Et vous, vous n'avez pas de prix. Que serait la toile sans le Professeur Stump ?
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P
Moi, pas de prix.<br /> <br /> Ça n'a pas de prix. (Stump)
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