Dans les Bach
Allez hop, une petite touche rétro dans ces chroniques musicales... Non non pas d'affollement, je ne vais pas vous faire un exposé sur le disco ! Mais cette année, c'est l'année Mozart, Mozart par-ci, Mozart par-là, et vas-y que je te sors une intégrale (au demeurant pas mal du tout) de 170 CD pour une bouchée de pain, que j'te repasse le Requiem à la télé... alors pour aller à contre-courant, je vais vous parler du Maître, l'Homme qui peut prétendre faire passer Mozart pour un petit avorton génial et brouillon, bref, The Big Boss du Contrepoint : Jean-Sébastien Bach (Johann Sebastian Bach en VO).
Pas de blabla superflu sur sa vie - son oeuvre, juste quelques points importants. Bach est né le 21 Mars 1685 à Eisenach, et mort 6 ans avant la naissance de Mozart, le 28 Juillet 1750. Il naquit dans une famille de musiciens, et fonda une famille de musiciens : deux mariages avec des musiciennes, une tripotée de bambins musiciens. On imagine la cacophonie à la maison Bach, je ne vous raconte même pas. Bach a eu une vie extrêmement riche, compositeur et organiste de génie (là je vous évite une blague de mauvais goût, vous pouvez deviner laquelle), il était également un pédagogue de première. Après l'avoir considéré comme ringard (ben oui déjà à l'époque), Beethoven et Mozart reconnurent en lui un maître insurpassable. Aujourd'hui le cliché de Bach, excellent technicien, mathématicien de la musique, froid et sans âme, est malheureusement toujours en vie. Il est indéniable qu'il y a une rigueur, une maîtrise forcenées dans la musique du maître. Cependant Bach a composé des milliers d'oeuvres, dont la qualité est restée constante toute sa vie, plus belles les unes que les autres. Il a composé autant pour instruments (Variations Goldberg, Le Clavier bien tempéré, Sonates pour violoncelle...), que pour orchestre (Les Concertos Brandebourgeois...). Bach était un précurseur, sa musique est sensuelle, vivante, organique, terrienne, aérienne, bref parfaite.
L'extrait que je vous propose ici fait partie de sa musique sacrée, plus précisement d'une de ses 224 cantates. Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen BWV 12 ("Weeping, lamenting, worrying, fearing") a été composé en Fa mineur, pour soprano, alto, tenor, bass, hautbois, trompette, basson, deux violons, deux violes de gambe, et basse continue. Ca n'est pas le caractère "sacré" de cette musique qui me plaît , c'est l'énorme charge émotionnelle qu'elle dégage. Comme dans les plus belles pages de la musique sacrée de Vivaldi, on est bouleversé par la pureté, la profondeur, la simplicité, la douceur de cette oeuvre. Mais chut... écoutez plutôt !
Pour plus de renseignements sur Bach, c'est ici. Pour plus de renseignements sur la cantate, c'est là. L'extrait provient de l'album "Actus Tragicus", édité chez "Harmonia Mundi",